Il y a onze mois, l'orme quadri-centenaire qui fait face à notre maison avait perdu une branche énorme à la suite d'une terrible tempête d'hiver.
Après avoir été soigné sommairement et difficilement, car il est couturé de partout, l'arbre majestueux fit péniblement des feuilles minuscules au printemps, signe avant-coureur d'un déclin définitif.
Cet orme est l'emblème de tout un village, le seul survivant d'une espèce qui a subi une pandémie absolument terrible.
Devant le château du XIème siècle abandonné, l'arbre se meurt.
A présent, nous espérons que les propriétaires du château daigneront vendre la bâtisse aux acquéreurs déclarés, puisqu'ils ne l'entretiennent plus depuis 25 ans et que c'est très énervant... mais c'est une autre histoire que je raconterai sans doute ici.
Voici le texte du 28 février 2010 qui relate l'événement, avec une superbe photographie des deux ancêtres de bois et de pierre :
La sous-préfecture nous avait prévenus : alerte orange sur tout le département jusqu'à ce soir 18h00. Ne sortez pas de chez vous, annulez vos manifestations populaires et festives, soyez prudents, ne campez pas sous un arbre mort à proximité d'un toit en vieilles tuiles abîmées...
Malgré toutes ces précautions, notre village a maintenu son repas annuel des associations. Nous devions être 42 et nous fûmes... 41. Le seul absent a eu un empêchement de dernière minute qui n'a rien à voir avec la météo. Mais je ne vous en dirai pas plus là-dessus, je ne suis pas sur le livre de mon visage. Bref, nous n'avons pas été prudents et nous avons vogué, insouciants, jusqu'à une heure avancée. Toutefois, au sortir de la salle des fêtes, il n'y avait pas un souffle de vent. L'air était doux, un peu humide, très agréable. Pas de tempête malgré l'avis.
Le drame s'est sans doute produit plus tard et personne n'en a été témoin.
Notre cher voisin, doyen du village, vénérable, inamovible, respecté de tous, réparé de partout, a perdu un bras.
Vous vous rendez compte ! Perdre un bras à 416 ans, c'est terrible. Ce n'est pas la première fois que monsieur L'Orme se blesse mais là on ne pourra sans doute pas le recoudre.
Et dire que l'un des conseillers municipaux me l'avait annoncé hier soir :
"Ça m'étonnerait pas que monsieur L'Orme perde un bras cette nuit. Mais bon, qu'est-ce qu'on peut y faire, hein ?"
Du fond du cœur, je souhaite qu'il se rétablisse malgré sa terrible blessure.
L'envers du verbe sera consacré à mes activités professionnelles en tant qu'auteur, linguiste, animateur et interprète
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Le 06 décembre prochain, j'aurai la joie de me produire à Noyers, 11 ans après ma dernière intervention dans ce magnifique village, dans...
-
J'ai un ciel orange sur le grill et je n'ai guère d'influx nerveux pour des billets de blogue conséquents... Une petite réflex...
-
J'ai commencé hier à relater ce formidâââââble débat radiophonique qui fatigue et désespère les foules qui en ont marre, à savoir : LE ...
-
Lorsque je me rends à Nancy pour rejoindre l'équipe lexicographique à laquelle j'appartiens, il m'arrive de me livrer à une acti...
L'orme par définition est très délicat ...mais toujours ces arbres séculaires peuvent nous surprendre par leur espérance de vie magré les aléas de toutes sortes ..
RépondreSupprimerLe hic : traiter les plaies correctement pour une cicatrisation rapide afin d' éviter les champignons et maladies ...
Longue vie à ce bel arbre !
A+Sacha
Bonjour Sacha !
RépondreSupprimerComme de bien entendu, cet arbre bénéficie de l'attention la plus grande de la part de tout le village... mais cette année il n'avait jamais été aussi faible.
Mais tu as raison, les arbres vénérables nous surprennent tellement :))
Pauvre arbre. Il a eu une belle vie tout de même. J'espère qu'il fera de nouvelles feuilles au printemps.
RépondreSupprimerOn le surveille de très près, je donnerai de ses nouvelles sur le blogue !
RépondreSupprimer