samedi 1 avril 2017

Les standards de la communauté sont-ils standardisés ?

Très récemment, j'ai voulu tester les "standards de la communauté" d'un réseau social plutôt connu et apprécié d'une poignée de milliards d'êtres humains, juste pour voir...
Enfin, juste pour voir, ce n'est pas tout à fait exact. En réalité, je supportais mal le décalage apparent (de mon point de vue) entre les standards sus-nommés et certaines conversations... disons... surprenantes, pour rester mesuré.

En résumé, une partie de ces standards consultables par tous disent très clairement que toute injure, calomnie ou tout appel à la haine visant une ou plusieurs personne(s) en raison de son appartenance à un groupe religieux, ethnique, social, professionnel, national et/ou tout autre groupe d'individus sont totalement proscrits et entraîneraient l'exclusion du réseau.
C'est assez clair. Moi j'aime bien, modulo une réserve sur les intentions réelles des utilisateurs, que le site prévoit d'ailleurs assez succinctement : "bien entendu, nous faisons preuve d'indulgence si c'est dit avec humour". Bien entendu, on peut rigoler en groupe, reste à savoir jusqu'à quel point. Bien entendu, le second degré reste le dernier rempart contre ton invasion, mécréant xénotypique.

 AVERTISSEMENT : à partir de maintenant, je vais user systématiquement d'euphémismes afin de ne pas polluer ma page avec les mots qui m'ont poussé à réagir. Je ne tiens pas à ce que les moteurs de recherche mènent à cet article par la saisie de mots tels que "n...", "p..." voire le verbe courant mais violemment métaphorique "e...".

Bref, je suis tombé par hasard... bon, O.K., je l'ai bien cherché... je suis tombé sur une discussion dont le point de départ était un lien vers un article assez ordurier au sujet de la comparaison entre une journaliste d'origine ethnique différente de la majorité et un animal avec lequel nous serions cousins au 90 000e degré.

Après 112 signalements sans suite, il apparut que "selon les standards de la communauté", les formulations les plus dégueulasses -je ne vois pas d'autre mot- n'y contrevinssent point, que les phrases suivantes fussent à ranger sous la bannière du second degré bon enfant :
"Je souhaite que des individus mâles en grand nombre fassent subir à cette personne de type bronzé des intromissions non souhaitées par elle jusqu'à ce que le souffle de vie la quitte, cette personne de mauvaise vie au faciès façonné par le soleil."
"J'espère que quelqu'un à la peau claire et à l'esprit clairvoyant la fera passer de vie à trépas en prenant bien soin de lui arracher des cris de douleur auparavant."
etc. etc.

Je ne sais plus comment nommer mes émotions en lisant tout ça. Honte ? Colère ? Dégoût ? Désespoir ?
Il me faudrait, je pense, dépasser ma condition humaine plutôt que d'innover lexicalement. Il me faudrait m'élever au-dessus de moi-même et admettre qu'à défaut de pouvoir changer le monde, je dois changer le désir que j'ai de le changer. Je dois entrer dans l'acceptation de l'immuable, et par là-même atteindre l'ataraxie.

Ô monde... ataraxise-moi...