mardi 1 mars 2011

Colère noire à 70% de cacao minimum

C'est peu de dire que je dédaigne la publicité télévisuelle. J'ai également peu de considération envers les publicistes sûrs d'eux qui prétendent ceci :
"Que vous le vouliez ou non, la publicité fait partie de votre vie, vous influence et vous oriente dans vos choix."

Au fond, ce point de vue me correspond assez bien... mais dans le sens exactement inverse : je fuis les produits qu'on me vante chaque jour. Plus je grandis dans mes pratiques de consommateur et plus j'acquiers la conviction qu'on nous prend VRAIMENT pour des imbéciles !
Le point de vue cité plus haut émane d'un publiciste qui pense avoir raison de nous prendre pour des imbéciles, puisque le lendemain d'un film saucissonné, nous allons acheter le rasoir Gerlaine, son avant-rasage, sa crème apaisante et son baume après-rasage. Et oui, pourquoi nous respecter vu que nous sommes destinés à claquer la thune ? Ce sujet du rasage, croyez-moi, je reviendrai dessus.

Pour l'heure, j'ai envie de vous parler de CHOCOLAT. J'aime le chocolat, j'en mange beaucoup et c'est un des secrets de mon inspiration et de mon énergie (pub). Toutefois, aucun des chocolats que je consomme ne fait l'objet de la moindre publicité sur les chaînes de la TNT. Au contraire, on me propose le Laita, le Saône-et-Loire, le Diélachaux, le Tnidl, le Jument et le C'est Pas Moi à grands renforts de spots... et je fais en sorte de ne plus en acheter.
[Pardon, je n'aime pas citer les marques et en plus je ne suis pas sûr d'en avoir le droit...]
Or, il existe des chocolats de meilleure qualité, uniquement AB en ce qui me concerne, à la composition rassurante, au goût exceptionnel, aux prix même pas élevés en comparaison et à la diffusion finalement confidentielle.
Les trois marques qui me régalent proposent une palette de variétés absolument incroyable.
Une seule question me taraude au final : Pourquoi un être aussi évolué que l'humain se laisse-t-il berner par des procédés aussi facilement décodables que la publicité ? Vils consommateurs, jetez aux oubliettes vos plaques de Laita, de Saône-et-Loire, de Diélachaux, de Tnidl, de Jument, de C'est Pas Moi... et gavez-vous sans vergogne de Monsieur Schmitt, de Bravoni et de Autre Monde Possible !
C'est un grand spécialiste qui vous en prie.

PS : On dit que le chocolat donne de l'urticaire. C'est vrai. Enfin... je n'en suis pas si sûr. Depuis que j'achète ces trois marques, je n'en ai plus. J'aimerais comprendre.

23 commentaires:

  1. Bravo! Et tu vois, moi ce matin, j'ai fait acte citoyen et anti-pub chez Carrefour...
    J'ai eu envie d'une casserole (vois à quel point je suis une femme désirable!)... une belle casserole, à queue rivetée et à couvercle en verre pour bien voir comme ça mijote: elle était en promotion prix en grosses lettres rouges sur fond blanc 19,90E... j'interroge le Ministre des Finances, il dit OK!
    On passe en caisse et je trouve la note salée au vu de ce que j'ai acheté casserole incluse. Mais bon... tout augmente!
    Mais le Ministre des Finances épluche la note et me la montre: la belle casserole y figure pour.... 49,95e... Glups!!!
    On demande explications : c'est bien le prix de la casserole , indiqué il est vrai mais en toutes petites lettres blanches sur fond marine. 19,90, c'est si on peut présenter 18 vignettes que je sais même pas d'où on les sort (tiens, de rage, je néglige la syntaxe!). Si on est pas content, on peut allezr à l'accueil se faire rembourser... Ca je connais, le temps qu'un être humain s'y montre à l'accueil, on peut avoir envie de ... tas de trucs..
    Mais là, tant pis, soutenue et encouragée par mon gouvernement, on attend et ... tiens toi bien... on nous propose un avoir... Là, les autorités interviennent pasque moi, j'ai la voix qui "pinche" et ça manque d'allure... Devant le monolithique marin breton la préposée cale et sort la thune.
    Bon, on y a perdu la matinée mais je crois avoir fait acte citoyen en boycottant le procédé et j'irai m'acheter une casserole à 50e ailleurs dans un beau magasin où on me donnera un beau sac pour la transporter Na!!
    Si tout le monde faisait comme nous autres les Rois du Marketing et de l'Arnaque Réunis pourraient bientôt aller aux fraises..
    p

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  2. Moi j'adore le chocolat...
    Je dois d'ailleurs faire attention car j'en mange vraiment beaucoup... ;-)

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  3. Pomme, je trouve que c'est une histoire de fous, au sens propre... L'expérience collective (j'insiste que le qualificatif) devrait nous édifier et nous apprendre à faire des bons choix, mais quelque chose d'insidieux nous en empêche... collectivement. Je ne sais pas ce que c'est mais j'y travaille.

    Caroline, je te suggère de dévorer les chocolats des trois marques que je mets en avant. Leur abus est nettement moins nocif que celui des produits "courants" ;)

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  4. La pseudo créativité dont se targuent les publicistes n'y est pour rien, c'est le matraquage qui fait qu'on retient un nom de marque ou de produit.
    Ceci étant pour qu'un produit se vende, il faut qu'il existe, et de nos jours exister, c'est exister dans les media.
    Le tour de passe-passe se situe là. Internet, qui nous permet d'accéder a un grand nombre d'information nous donne l'impression de pouvoir y échapper, mais en réalité le problème se déplace et s'amplifie. En nous donnant l'illusion qu'ils nous permettent d'accéder au monde entier, les moteurs de recherche nous donnent l'impression que ce qui n'est pas sur internet n'existe pas.
    La publicité est une contrainte pour nous, mais elle l'est aussi devenue pour les industriels.
    La publicité ne leur procure plus un avantage, mais l'absence de publicité les condamne.
    Le pire est à venir car il est plus insidieux. Ce que vendent les media aux annonceurs c'est de l'attention de consommateurs potentiels, de la place dans nos cerveaux.
    Le sponsoring se dilue dans les réseaux sociaux et ce qui se vend c'est de la popularité, de l'influence... des "amis", en échange d'avantages exclusifs, de bon plans, de pass VIP...
    Ni plus ni moins que du trafic d'influence...
    Les ficelles sont effectivement grosses mais cela fonctionne car quelque soit la "finesse" des apparences et la forme prise par la publicité, celle ci n'est que la façade et tout repose sur des choses extrêmement basiques et fondamentales:
    On préfère souvent ce qu'on connaît, même si ce n'est pas terrible, à ce qu'on ne connaît pas.
    Si on se trompe en se rangeant à l'avis du plus grand nombre on peut toujours se consoler en se disant qu'on est pas plus bête qu'un autre.
    On a l'impression de gagner de l'argent en achetant moins cher, alors qu'on en dépense en réalité.
    On se prend pour un affranchi lorsqu'on "profite" d'un bon plan.
    ...
    Il faut résister, mais la difficulté c'est de le faire sans devenir parano... la décroissance joyeuse.

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  5. Ton commentaire me laisse une curieuse impression, Franck...
    D'un côté, je comprends tout ce que tu dis et j'admets que cela correspond bien à la société d'aujourd'hui ; mais de l'autre, je suis opposé et hostile à tous tes arguments en tant qu'influençant mes pratiques de consommateur.
    Pour moi, l'absence de publicité n'est pas un problème puisque je consomme intégralement AB... et que les marques se mettant tardivement au bio pour des raisons de marketing n'ont pas ma préférence. J'achète selon les conseils de nos amis écologistes et je ne rachète que les produits qui me conviennent. Par ailleurs, toutes les "offres spéciales" et autres "avantages clients" ou "privilèges membres" ne me font ni chaud ni froid... Je préfère que mon maraîcher favori me donne des légumes gratuits au motif qu'ils ont une tache sur le côté droit qui les rend invendables pour l'acheteur moyen...
    Bref, ce que je veux dire surtout c'est que je suis déjà résistant de longue date ;))
    Merci d'en être.

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  6. Il est clair que nous en sommes...
    J'ai été un peu confus, mais je ne remets absolument pas en cause le bien fondé de ton engagement,au contraire, je considère que ton attitude positive et joyeuse sur ces questions est sans doute la meilleure à avoir.
    Ce sur quoi je voulais simplement insister c'est que:
    L'arrogance des publicitaires est fondée... comme celle des parrains de la mafia qui "vendent" une protection contre leur propres gros bras. Peu importe la taille des ficelles car il n'est même plus nécessaire de séduire. Dans le système tel qu'il est, la publicité ne confère plus d'avantages aux industriels qui y ont recours, elle condamne les autres... c'est du racket.
    Pour le moment, notre résistance fait de nous les exceptions qui confirment la règle... statistiquement, ils ont raison.
    Tant que ce système fonctionne, ils y trouvent leur compte, et il nous est relativement aisé d'y échapper individuellement, à notre échelle locale.
    Mais l'affaire devient maintenant beaucoup plus insidieuse car une part de plus en plus importante de ce qui se vend et s'échange désormais est immatériel: des services, des informations, des données... et chaque individu est à la fois producteur, consommateur, prescripteur... vecteur de publicité. C'est le principe du web 2.0
    Quels qu'ils soient, les produits et les contenus, sont avant tout les supports sur lesquels fructifient les cartes de crédit, les fournisseurs d'accès internet, les moteurs de recherche...
    Le contenu même de ce blog me fait consommer de l'électricité, du matériel informatique, des logiciels, de la connexion internet... Blogger appartient à Google qui n'est pas une organisation philanthropique...
    Dès lors que nous nous connectons à internet, dès lors que nous utilisons une carte de crédit où même de l'argent liquide prélevé sur un compte pour acheter nos légumes à notre maraîcher favori, nous devenons consommateurs et hommes sandwiches.
    La stratégie publicitaire consiste maintenant à diffuser, à contaminer, à faire en sorte que chacun prescrive à son voisin, à corrompre au moyen de pseudo-gratuités. Les parrains font désormais dans le micro-trafic d'influence, la micro-corruption généralisée à destination des petits malins (qui du coup ne s'offusque même plus des trafics d'influence et de la corruption des gros malins).
    A moins de vivre en totale autarcie, nous ne pouvons agir que sur le degré d'influence auquel nous nous soumettons et auquel nous soumettons les autres par ricochet. La résistance n'est pas une décision qui nous met à l'abri une bonne fois pour toute... c'est une attention de tous les instants.
    C'est précisément pour cela qu'il est primordial de pouvoir la rendre joyeuse, comme tu le fais, pour qu'elle soit viable.
    Je ne suis pas certain d'avoir été moins confus ;-))

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  7. La publicité, ce n'est qu'une quête du bonheur simulée... Les gens se font prendre parce qu'ils entrevoient dans la pub et dans la consommation un moment de bonheur... Bonheur futile, puisqu'une fois le produit consommé, ce simili bonheur disparaît dans les vapes...

    Moi, je ne lis pas les journaux, je n'écoute jamais la télé en direct (donc, aucune pub), je synthonise une chaîne de radio en anglais (donc je ne porte pas attention à la pub)... La pub m'atteint beaucoup moins... Mais mieux que cela, je ne fais pas les magasins, donc je consomme très peu. Il faut bien que je mange, mais ce sont les spéciaux de la semaine qui influencent mes choix.

    Et, je ne suis pas fan de chocolat... Une chance pour moi! ;-)

    Bonnne journée, cher Seb...

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  8. Bonjour Anik !
    "La publicité, ce n'est qu'une quête du bonheur simulée."
    Je trouve ta formule très juste. Et c'est sans doute parce qu'elle ne me fait pas fantasmer qu'elle n'a aucune prise sur moi.
    Belle journée et beau dimanche à toi,
    s.

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  9. Les humains sont des humains mais, évoluent-ils? C'est peut-être LA question!

    Les publicitaires ne prennent pas les gens pour des cons, ils considèrent les humains comme des humains, sans plus. Ça fonctionne drôlement bien!

    Accent Grave

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  10. Tu as raison, Accent Grave, même si je n'oserai jamais employer le mot de "con" pour désigner mes semblables et moi-même ;)
    Ceci dit, je côtoie de plus en plus de gens hostiles à la publicité, preuve que nous évoluons peut-être un peu dans ce domaine...
    Merci d'être passé par ici,
    sébastien

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  11. Excellente réflexion sur la publicité, merci, ça remue tout plein d'idées! Merci également pour les marques de chocolat que j'essaierai, étant également une adepte du chocolat 70 % cacao minimum... :-)

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  12. D'accord, Isabelle ! Comme ça, tu me iras aussi si tu arrives à les trouver au Canada. Je crains que la première des trois ne dépasse pas les frontières de la France...
    s.

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  13. Yep,
    La publicité ça marche parce qu'au contraire, c'est bien plus "subtil" qu'on ne l'imagine, dans son processus psychologique (cf. Propaganda, http://www.dailymotion.com/video/x9wv2w_edward-bernays-propaganda-1-2-vostf_news, et le livre). Comble du raffinement, pit-être pas pour la pub, mais en tout cas en terme d'information/désinformation, tout est également prévu pour les gens comme toi, mon ami. Je veux dire par là que même pour les gens informés et qui se donnent la peine d'essayer de réfléchir par eux-mêmes, la bataille fait rage... Il n'est pas rare que ceux que j'appelle les "vigilants" soient davantage manipulés que les autres.
    Mais tout ça, je sais que tu le sais déjà ! :))
    J'reprends un bout d'chocolat pour l'moral !
    GBises

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  14. Je sais de quoi tu parles, mon cher, mais j'ai depuis longtemps admis cette part de manipulation inévitable...
    Si j'étais omniscient et omnipotent, je serais un dieu. Et crois-moi, tu en serais un des premiers informés ;))
    Au fond, ce qui m'importe c'est essentiellement d'avoir des pratiques de consommation globalement conformes au respect d'autrui et à mon bien-être personnel. Je ne suis pas un "vigilant", d'ailleurs, car le terme connote trop d'honneurs. Et tu sais quoi ? Mes pratiques sont dans l'ensemble empiriques. Pour te le prouver, je vais poster un billet confondant sur un produit de conso courante "pour nous, les hommes" ;)

    "Tu m'as compris, l'ami ?
    - Ouais, Django, je sais que tu le sais.
    - Et moi je savais que tu avais compris que j'avais compris, Ringo.
    - O.K. Django, alors ça se joue entre toi et moi.
    - Dégaine.
    - Ouaip..."

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  15. Aaaabsolument, Django !
    Moi qui pensais que tu étais omnipotent, le ventripotent que je suis est déçu... ;)
    GBises
    Le vigile lent

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  16. Tu croyais que... oh... mais alors... c'est pour ça que tu m'admires tellement ?! ;))
    s.

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  17. Non, c'était pour ton corps d'Apollon, mais bon...
    GBises

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  18. Je comprends... mais tu sais, j'ai beaucoup grossi depuis que nous avons déménagé ;)

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  19. Coool ! Ça me rappellera la mythique scène de Delivrance... :p
    GBises

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  20. Tu veux parler de la scène de fin où l'un des gars dit :

    "A un d'ces quatre"

    et où l'autre lui répond :

    "Je ne crois pas qu'on se reverra"

    ??

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  21. Nan, je pensais davantage à une scène où les rednecks demandent à l'un des campeurs de faire le cochon... Hum, hum, que du bon goût ! :))
    GBises

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  22. Je m'en doutais, espèce de pervers de l'Ouest !
    s.

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  23. Toutes mes excuses, franck, je viens de me rendre compte que ton commentaire du 04 mars à 00h56 était passé en spam pour une raison que j'ignore (sa longueur, peut-être ;))).
    Je l'ai donc rétabli en bon lieu.
    Je crois avoir compris ton point de vue et il est clair que celui que j'exprime est hébergé par une grande société qui m'offre son service en me contrôlant d'une certaine façon. J'accepte ce fait par facilité, parce que le service est plutôt de bonne qualité et parce qu'il me met en relation avec les autres. C'est ma contradiction : je ferme ici les yeux sur ce que je critique par ailleurs...
    Mais toujours, toujours, et tu as raison de le souligner, je le fais dans la joie ou à tout le moins dans la recherche de la joie.
    s.

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