Je découvre avec le temps un mode de gouvernance qui, s'il n'est pas nouveau, tend à devenir explicite : le fatalisme cynique.
Nous savons ou nous soupçonnons que nous sommes dirigés par des personnes qui ne veulent pas notre bien mais celui du système (au sens profond du terme) dans lequel nous sommes.
Et aujourd'hui, au travers du choc que représente le séisme au Japon, la chose me saute aux yeux...
Ce serait bien d'investir une autre planète, monsieur, mais c'est la seule que nous avons.
Ce serait bien d'abandonner le capitalisme, monsieur, mais il n'y a pas d'alternative pour l'économie mondiale.
Ce serait bien de réfléchir à l'avenir de l'énergie nucléaire, monsieur, mais il n'y en a pas de plus efficace susceptible de la remplacer. Les Japonais, monsieur, n'ont que celle-là pour s'éclairer. Quant à nous, nous ne risquons rien.
Ce serait bien de prolonger les moratoires sur les OGMs en raison de leur non-innocuité évidente, monsieur, mais comment nourririons-nous 258 milliards d'humains en 2458 sans ces technologies agraires de pointe ?
Ce serait bien d'économiser le pétrole, monsieur, mais de toute façon il n'y en aura bientôt plus, alors autant vider les réserves le plus vite possible.
Ce serait bien de relocaliser quelque peu les activités humaines, monsieur, mais nous sommes dans un système où tout le monde est libre de concurrencer tout le monde, même s'il s'agit de vous faire acheter au bout du monde un produit que fabrique votre voisin de palier. c'est un droit intangible, monsieur.
Ce serait bien d'interdire la publicité, monsieur, mais vous ne vous rendez pas compte du nombre de sociétés, de journaux et de multinationales qui se casseraient la figure, sans compter les millions de personnes qui se retrouveraient au chômage par la faute de votre idéalisme aveugle...
Ce serait bien, monsieur, que vous cessiez de croire que les voies inéluctables sur lesquelles nous sommes engagés peuvent être interdites aux voyageurs imprudents que nous sommes.
Le principal enseignement que j'en tire est le suivant : Malgré ce que nous savons des risques encourus à vouloir n'envisager qu'une solution à chaque problème, nous avançons aveuglément vers notre destin de mortel borné. Ce n'est pas une critique, c'est la conviction que, effectivement, "un autre monde n'est pas possible". Le monde qui doit changer, qui changera, c'est le nôtre, celui-ci qui tremble et s'éboule, celui-ci qui vacille, celui-ci dont les fondements sont des bases de sable et de sang, fragiles, friables, éphémères... Un autre monde n'est pas possible parce que, de monde, nous n'en avons qu'un.
Je dois être un rare exemplaire de personne optimiste et joyeuse au discours désespéré. Ou bien je suis dans l'air du temps : vivons heureux puisque nous n'avons pas le choix de notre avenir.
J'adresse par ce billet doux-amer un message de sympathie à tous les Japonais qui vivent aujourd'hui dans l'angoisse d'une plus grande catastrophe encore que celle qui vient de se produire.
Et à tous les autres, je vous souhaite le meilleur monde possible, bien qu'il n'y en ait qu'un.
L'envers du verbe sera consacré à mes activités professionnelles en tant qu'auteur, linguiste, animateur et interprète
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C'est exactement ça Seb, tu as mis le doigt dessus!
RépondreSupprimerComment l'homme en arrive-t-il à oublier la puissance des éléments, de ces forces naturelles à l'oeuvre? Non contents d'oublier, les prospecteurs de tout acabit sont à l'oeuvre, sans trop de réflexion. L'exploration avant l'exploitation fouille les entrailles de la planète à la recherche de tout ce qui se monnaye, sans même songer à des conséquences possibles.... Se peut-il que le mieux que l'on puisse espérer soit de retarder ce beau monde-là de pirates assoiffés de richesse?
Je pense beaucoup à tous les Japonais heurtés par ce séisme. Leur courage, leur calme et leur dignité dans la tragédie me touchent au-delà des mots.
La race humaine est trop conne! Comment est-il possible qu'une petite poignée de dirigeants décide du sort de la planète entière?
RépondreSupprimerEt tu as raison. Vivons heureux tant qu'on le peut. J'espère juste qu'on n'aura pas le temps de voir venir la fin!
Pour l'instant il est tout de même difficile de ne pas avoir le coeur serré en pensant à ces milliers d'êtres humains qui vivent les affres du chaos et l'angoisse d'une catastrophe nucléaire!
Tu as réussi à mettre des mots sur ce qu'il me fait le plus peur mais ce qui me pousse à vivre intensément en même temps... Je sais c'est contradictoire...
RépondreSupprimerPlus jeune, j'étais malheureuse en pensant qu'un jour, tout ça disparaîtra (la terre, la vie). Je sais que ce n'est pas demain la veille, mais en même temps, je me disais, à quoi tout ça aura servi.
Toutefois, depuis que j'ai rencontré mon amoureux, que je suis devenu maman, j'me dis, pourquoi pas en profiter pendant que c'est là.
Tes mots résument tellement comment je me sens actuellement. Moi aussi je pense beaucoup aux Japonais qui traversent une tragédie sans mot...
A toutes les trois, merci pour vos réactions. Ce texte-là, il bouillonnait en mon intérieur... et puis les éléments naturels ont précipité sa sortie...
RépondreSupprimerIl me semble que ce genre de catastrophe est le seul moyen pour nous d'espérer un sursaut et des changements de mentalité. Je l'ai toujours pensé : malgré l'écologie heureuse que je prône, il n'y a que le malheur profond qui peut faire changer les choses...
Comme vous, j'espère qu'il est encore temps.
Bien à vous,
sébastien
Il y a deux mouvements, je crois et, en quelque sorte, tu les décris tous les deux : celui de la solution unique, bornée mais rassurante (jusqu'à ce que ça pète mais alors on peut toujours accuser les autres, le mauvais temps et tout) et celui de l'attention mutuelle, pleine d'humour et de tristesse à la fois, rusée et douce, parfois cynique mais nécessairement tripeuse (je veux dire où on se dit que nos tripes sont en jeu et c'est à nous de nous prendre en main)... Par exemple, si on prend du ventre et qu'on peut plus se couper les ongles de pied, on peut accuser l'air du temps, les médocs et le mac do ou bien décider de marcher, de faire un régime, de se trouver beau comme ça, rigolo que ça pèse, rester seul ou avec des potes... Bref, décider ! C'est pas donné à tout le monde, j'vous jure ! Moi des fois, d'ailleurs...
RépondreSupprimerBon je m'arrête là, je deviens sotte
Yo mon frère !
RépondreSupprimerJe te dirai bien le fond de ma pensée, mais ça serait long et ennuyeux, alors... merci déjà pour ces magnifiques mots.
Quant au reste, je fais également partie des "optimistes et joyeux au discours désespéré", alors sache que tu n'es pas seul, vieux loup !
GBises
PS : pour résumer ma pensée quand même un mot : FRIC.
Chère Belleactriz, je vois que tu as parfaitement saisi le ton de ma chronique ;)
RépondreSupprimerJe crois en le second mouvement que tu décris. J'y crois parce que ça marche à petite échelle. La région dans laquelle nous vivons fonctionne beaucoup par sympathie et attentions mutuelles, etc. Elle est aussi menacée par certaines mesquineries, par des intérêts personnels... Bref, elle laisse entrevoir le pire et le meilleur avec un léger avantage au meilleur...
En tout cas, je continue à y croire !
Mon cher G, je sais bien que tu es des "nôtres" ;)) mais je ne vois pas en quoi le fond de ta pensée serait "long et ennuyeux"...
Mais parle, mon cher, parle ! FRIC, à lui tout seul, ne peut tout expliquer !!
s.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerYo derechef.
RépondreSupprimerBen non, c'est sûr, le fric n'explique pas tout et surtout, cela dépend d'où on se positionne : le fric peut être cause comme conséquence, suivant qu'on regarde cela de façon pragmatique (le fric dirige hélas beaucoup...) ou de façon ethnologique, biologique, psychologique, etc.
Ce dernier point de vue est certainement plus intéressant que le premier, mais demeure éminemment plus complexe, certainement trop pour moi en tout cas.
Mais là, concrètement, dans l'immédiat, on se rend compte que, outre les forces naturelles qui sont ce qu'elles sont même si on les oublie, les problèmes nucléaires ne demeurent que des problèmes de fric. C'est un résumé rapide, je le conçois, mais j'ai acquis l'intime conviction que c'est le problème majeur.
Comme les OGM que tu cites aussi, et pas mal du reste.
Tiens, je sais pas si tu avais vu ça :
http://mai68.org/spip/spip.php?article2262
On n'y apprend rien de vraiment nouveau, mais ça confirme par l'image ce que nous pensons, preuves à l'appui : l'appas du gain.
Le reste, si tu me permets l'expression, n'est que littérature, et désolé pour l'écrivain que tu est. ;)
Ensuite, ce qui est sous-jacent est intéressant aussi : contrôle des peuples, décervelage, imposition de modèle de société, etc., mais là, la discussion va être longue, très longue !! :))
GBises
nous aussi ,en tant que parent,on engendre plein de choses...
RépondreSupprimerva dire à ton gosse de lâcher son portable parce que ça risque de lui pourrir le cerveau...alors que tu lui a acheté!!
va lui dire d'aller dehors prendre un peu d'air, alors que sur sa console il vit des moments cent fois plus trippant!! ...et c'est toi qui lui a offert!
moi je me trouve aussi contradictoire que le monde qui m'abrite!je me trouve écartelée en permanence entre l'effort que je consens à fournir et celui qui m'oblige à frustrer ceux que j'ai conduit à la dépendance en croyant leur faire plaisir!
alors vous allez me dire: "quel rapport?"
Ben,juste que moi non plus je ne contrôle plus rien dans la centrale énergétique de mes enfants , le risque d'explosion est permanent...les dégats sont inodores, incolores,indétectables et non mesurables
A mon niveau,prendre ma responsabilité dans le monde, c'est peut-être m'occuper vraiment de mon petit coin...parce que c'est énorme,le travail qu'il y a à faire!!
Amener des enfants à devenir des adultes responsables, heureux et libres!!! je crois parfois que c'est au-dessus de mes capacités parce que souvent ,je ne sais mm plus ce que veulent dire ces mots et s'ils ont le mm sens pour tous,mais si je renonce à faire ce à quoi je crois ,pour ceux que j'aime a priori le plus...alors qu'est-ce que je peux faire pour le reste du monde!!
Mon cher G., il ne faut pas oublier les questions de géo-stratégie, de géopolitique, d'autonomie, d'auto-suffisance, etc.
RépondreSupprimerLe fric est un moyen pour tout, il est à la base de (presque) toute activité humaine en ce monde, c'est pourquoi je ne le crois pas responsable de toutes les dérives. En revanche, et le nucléaire en est un exemple frappant, il est très difficile de faire marche arrière quand on s'est engagé top loin sur un chemin étroit. Tiens, pour te donner un exemple : j'ai dû profondément modifier mon sujet et mes outils de thèse en pleine troisième année de doctorat... Ce fut si douloureux que j'ai vraiment failli abandonner (tu t'en souviens peut-être).
De toute façon , tout est littérature ;))
Bonjour flo, tu n'es pas du tout hors sujet, bien au contraire, puisque toute ma réflexion est tendue vers le même but : par quel moyen croire à un avenir pour nos enfants et comment le préparer ET les y préparer ?
Je te rejoins totalement sur un point : prendre notre responsabilité dans le monde, c'est peut-être nous occuper vraiment de notre petit coin...
Il n'y pas de contradiction à acheter un téléphone et une console de jeux à ses enfants, et en même temps leur fixer des règles d'utilisation de ses objets. Par ailleurs, c'est aussi leur rôle d'enfants d'essayer de transgresser ces règles à notre insu... De toute façon, l'éducation est une chose difficile, à l'image du monde tout entier, mais c'est notre pré carré. Alors autant essayer de maîtriser ce qui est à notre portée, le reste du monde ne nous regarde pas ; nous ne lui devons que respect, compassion et solidarité, ce qui est déjà énorme.
Bien à toi,
sébastien
Voyons, voyons, Sébi Sébo (c'est beau hein ?), tu m'insulterais presque !;) Bien sûr que je n'oublie pas tout ce que tu dis, c'est justement ce que j'écrivais... Sauf que le fric, pour certains, n'est pas seulement un moyen, mais aussi la fin. Je ne veux surtout pas dire qu'il est à l'origine de tous les mots (tout est littérature ;), mais qu'il est bien placé dans les raisons « pointables » du doigt par nous-autres (je crains que pour le reste nous ne possédions pas suffisamment de cartes pour en parler précisément).
RépondreSupprimerLe nucléaire, j'insiste, ne déroge pas à la règle. Quand on discute avec des personnes tant soit peu proches de ce milieu, on se rend compte à quel point la gestion totale d'une centrale, de la conception au non-démantèlement (ben oui, c'est con, on ne sait même pas les déconstruire... oooh merde, les cons, on a oublié ça!:)), tout ça rentre dans tes optimisations financières qui ne devraient pas avoir lieu lorsqu'on parle sécurité. D'ailleurs, de la bouche d'un bien placé, on n'est même pas sûr de la rentabilité énergétique de ce type de générateur... sauf pour les poches des exploitants (encore une fois, privatisation des gains et nationalisation des pertes et dépenses, c'est formidable tout baigne).
Je ne pense vraiment pas que le retour en arrière soit le principal rempart à l'évolution dans cette histoire, j'en doute fortement. Je pense surtout que De Gaules avait eu une idée assez lumineuse d'un point de vue géostratégique pour l'indépendance de la France, non pas au niveau énergétique (la matière fissible ne vient même pas de chez nous...), mais plutôt au niveau de sa propre défense (non alignement avec l'OTAN et donc les US). C'était visionnaire et en ce sens, je suis pour le programme nucléaire des années 50/60 (pour le côté théorique, pas pour la façon dont cela s'est passé, encore qu'il est facile de critiquer après coup). Ce qui est criminel, c'est de ne pas essayer de s'en sortir ! Le CEA & Co vampirise les budgets de recherche, le lobby nucléaire en France est au niveau de son homologue pharmaceutique : dégagez y a rien à voir ! C'est tout simplement honteux ! Quand on voit les milliards qui sont alloués pour cette recherche et son développement, si on donnait ne serait-ce que la moitié pour des trucs alternatifs, et avec la réelle volonté de créer dans des objectifs humanistes, on serait déjà en train de fumer des cigares sur Mars en jouant de la trompette ! Euh, hum, qu'est-ce que je raconte...
Bref, si on veut revenir à ton sujet, de savoir si un autre monde serait ou aurait été possible, je ne pense pas. Il aurait pu avoir d'autres allures, mais je pense que nous avons ce que nous méritons, en ce sens que nous ne sommes finalement pas si évolués que nous le pensons. Comme en plus on ne pousse pas les gens vers le haut pour l'épanouissement d'eux-mêmes, mais plutôt vers les supermarchés de la super consommation, on n'est pas encore sortis de l'auberge.
Cela dit, comme toi je suis optimiste, je pense que ce passage obligé va déboucher sur quelque chose. Sur quoi ? Sur un début de conscience collective, à défaut d'intelligence, laquelle viendra peut-être plus tard. Nous sommes encore trop primitifs, et aucune révolution actuellement ne pourrait fonctionner en mon sens, car nous ne sommes pas encore prêts. J'espère juste que la transition ne se fera pas trop dans la douleur. Dans le pire des cas, de toute façon, la planète nous survivra quand même, et ça, ça me rassure quelque part. [à suivre, trop long...]
Quant à l'éducation, vaste sujet, et joli poste si je puis me permettre. Il est effectivement difficile d'être parent dans ces conditions, car forcément nous sommes influencés par ce qui nous entoure. Comment pourrait-il en être autrement ! Comment interdire à son gamin de regarder un truc débile à la télé si tous ces amis le font ? Ce serait stupide. Ne croyant pas à la manière brute, je pense que la douce fonctionnera toujours : orienter, guider les choix, sans les imposer. Il ne faut jamais braquer l'intelligence des gens, il faut au contraire la stimuler, ce qui n'est pas toujours facile bien sûr.
RépondreSupprimerA l'issue de très très longs échanges avec une amie, il me semble que le plus important à l'heure actuelle est de s'informer, d'échanger avec les autres, et effectivement d'agir sur son pré carré. C'est la somme des prés qui feront revenir l'herbe verte, qui feront que nous pourrons agir.
Et donc oui, la famille a un rôle primordial là-dedans, et c'est bien au-delà d'une console de jeu, je suis suffisamment jeune pour avoir été élevé à ça, et ça ne m'empêche pas de réfléchir et d'essayer de faire quelque chose de ma vie... comme écrire quelques mots sur les blogs des amis !;)
GBises
PS : tu voulais du long, tiens, ça t'apprendra aussi à parler de choses intéressantes !:p
Très intéressant ce billet.
RépondreSupprimerQuand vous parlez de Monde, je ne reconnais pas grand chose. Si vous parlez d'individus, là je me sens chez moi.
Le Monde, la société, le système, le capitalisme... etc. Ce sont des entités auxquelles on aime s'identifier alors que l'être humain c'est autre chose.
Et le bonheur? Sais pas, c'est quelque chose qui se vit, assez facilement, même dans l'adversité, à la condition de reconnaître que notre vie n'est pas constituée des grands ensembles mentionnés.
Une autre planète? Celle-ci me va parfaitement.
Accent Grave
Mon cher G., ai-je bien fait de t'encourager à lâcher ta bride ? ;))
RépondreSupprimerJe plaisante, bien sûr, mais tu m'autoriseras à ne pas te répondre point par point sur ce post. Néanmoins, il y a là quantité de sujets sur lesquels m'étendre sur le blogue :)
Bonjour Accent Grave, je partage grandement votre vision des choses concernant l'intérêt qu'il faut porter aux individus et le côté abstrait des ensembles globaux...
J'entends d'ailleurs insister sur cette dimension humaines dans mes prochains billets. Car, au fond, le but premier de ce blogue est d'exposer ma théorie de "l'écologie heureuse" :))
Amicalement,
s.
Nan t'es vilain, je voulais pas écrire autant ça fait mal aux doigts ! :p Surtout si tu ne me réponds pas, c'est très impoli de ta part... Pour la peine, je pars à la pêche ! Allez, vas-y, étends toi alors. :))
RépondreSupprimerQuant à l'Humain, qu'est-il donc réellement ? Une grosse entité métamorphe ou bien une somme de petites choses qui le constituent, tout comme le bonheur ? Mon coeur balance pour cette seconde définition, aussi, il ne me semble pas absurde de regarder l'Humain - le tout - sous l'angle de ses parties, la société, le capitalisme, tout comme il n'est pas absurde de le regarder sous l'angle d'une bonne grosse sieste dans un hamac coincé entre deux arbres... Et surtout, en parler n'empêche pas de vivre heureux, d'ailleurs... je m'en vais ramasser quelque coquillage sur une plage magnifique, le dos au soleil, la bière dans la glacière. Elle est pas belle la vie ?
GBises
Si, elle est belle comme elle peut l'être, mon ami.
RépondreSupprimerJe n'en dirai pas plus ce soir. Je sors d'une journée d'une rare qualité et je rentre dans un cycle d'activités très prometteur.
Bises à toi, et au prochain message :)
s.
Un autre monde n'est effectivement pas possible et nous en sommes partie prenante... il faut donc composer avec.
RépondreSupprimerNos sociétés évoluées et leurs modes d'organisations sont très efficaces... ce qui leur confère cette apparente supériorité par rapport à d'autres considérées comme primitives, qui pourtant semblent capables de gérer le rapport entre l'individu et son environnement au sens large et plus particulièrement entre l'individu et la collectivité.
Une grande partie des problèmes que nous n'arrivons pas à résoudre n'existent même pas dans d'autres cultures qui ont même du mal à concevoir que de tels problèmes puissent exister... ce qui ne leur empêchera pas d'avoir à en subir les conséquences tant notre modèle est hégémonique.
Ce qui est terriblement flippant, c'est que même lorsqu'individuellement nous exerçons notre libre arbitre d'une façon que nous pensons incontrôlable, nous entrons dans un schéma statistique prévisible.
C'est ce qui fonde l'arrogance des publicitaires qui t'énervent tant, seb, et qui pourtant ont d'une certaine manière raison... tout comme les escrocs qui pratiquent le "phishing".
Les changements d'échelle induisent des changements de paradigmes, et pas uniquement des changements quantitatifs continus... c'est en partie ce qui donne un sentiment d'impuissance et de "c'est pas moi c'est les autres"... une foule est une entité qui a sa logique propre qui n'est pas celle d'une somme d'individus.
C'est rien moins que notre modèle de civilisation qui doit changer... certains font le choix de combattre "l'ennemi" avec ses propres armes - être plus cynique que les cyniques - les autres doivent investir le terrain de la culture.
En attendant, nous devons faire des compromis et composer avec sans nous voiler la face:
En ce moment même, en critiquant les fatalistes cyniques nous contribuons à leur fortune puisque quelque soit la teneur de ce que nous exprimons, nous alimentons leurs supports.
Prix Nobel de la paix ou tyran sanguinaire, peu importe qui s'exprime, peu importe le contenu, seul le volume du trafic généré a une influence sur les résultats de Blogger... qui appartient à Google...
Matériel ou immatériel... tout est potentiellement support de spéculation.
Nous devons effectivement nous concentrer sur nos démarches individuelles, car c'est tout de même sur elles que nous avons le plus de prise, mais nous devons inventer la façon de les articuler avec le collectif et l'environnement dont nous faisons partie, en évitant les écueils de l'exemplarité "orthodoxe" et de la marginalisation.
"Ce qui est terriblement flippant, c'est que même lorsqu'individuellement nous exerçons notre libre arbitre d'une façon que nous pensons incontrôlable, nous entrons dans un schéma statistique prévisible."
RépondreSupprimerJe suis assez d'accord dans le fond mais je ne trouve pas cela flippant du tout car les statistiques sont un écrasement douteux d'une réalité complexe, ce qui rend les individus si difficiles à mettre en case. Pour ma part, je ne tiens pas à être totalement incontrôlable car de toute façon je suis un consommateur citoyen "comme les autres". Quand le maraîcher bio de mon canton met AB sur ses étiquettes, il me contrôle, il me séduit et moi, pauvre manipulable, je marche.
Le plus important à mon sens est d'agir avec conscience, intégrité et joie de vivre.