jeudi 16 juin 2011

Nancy au Sahel

Je marche dans les rues de Nancy, un parapluie à la main.
Rien là de bien original ; j'ai vécu une trentaine d'années dans cette ville et nous maîtrisons bien, nous les Nancéiens de naissance et dé vécu, le port du parapluie.
Ce qui m'a frappé, en revanche, ce sont les conversations dont j'ai perçu quelques bribes en croisant ou dépassant des binômes munis de deux parapluies dont les bords s'effleuraient à peine. Des conversations d'habitants du Midi de la France, ici, dans le Nord-Est.
Je tiens à préciser qu'il pleuvait à petits seaux, des ficelles, comme vache qui sue légèrement... / It was raining "rats and bees" (very smaller than cats and dogs)
En bref, une petite pluie de printemps qui ne mouille pas beaucoup. Le Lorrain de souche connaît tous les degrés de tombage d'eau du ciel, de la bruine fine aux cataractes. Mais même le Lorrain de souche peut avoir la mémoire courte...

"Ah bin ça fait drôle.
- C'est sûr, on a été gâtés depuis mars, faut bien le payer un jour.
- Ça on peut dire qu'on a eu de la chance ! Un soleil ! Et ces températures !
- Ah, j'aurais bien signé pour trois mois de plus ! La pluie, on n'est plus habitués !
- Remarque, y fait plutôt chaud.
- Oui, c'est vrai, on peut pas se plaindre, hein."

Incroyable. Je ne me pince pas car je sais que je suis éveillé. Ce sont plutôt ces marcheurs que j'ai envie de pincer pour voir si eux, des fois que..., ne dorment pas.
En Lorraine, "on" en vient à souhaiter que la sécheresse dure, que les grandes chaleurs s'installent. Comme le disait un Groenlandais dans un reportage "Thalassa" : "Moi je suis pour le réchauffement climatique."
Bien sûr qu'il est pour ! Qui aime la pluie, hein ? Qui aime la fraîcheur ? Qui aime les fluctuations saisonnières, hein, dites ? Qui aime ça ?

MOI

Et vous aussi, j'en suis sûr.

7 commentaires:

  1. Boooh, c'est juste pour rire qui disent ça, hein, ils ne le pensent pas vraiment ! ;)
    Cela dit, s'il pouvait faire beau samedi pour notre barbecue...
    GBises mouillées

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  2. Ma nature nature vote pour le rhytme des saisons.

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  3. Le pronostic météo est une des rares choses qui de nos jours peuvent encore étonner...
    Moi, j'aime particulièrement les éclaircies chaudes et lumineuses qui dans un jour pluvieux faisaient dire à ma Clémentine arrière grand-mère (avec l'accent): Ooooohhhh , ça nous réchauffe un bouillon.
    Ou encore voyant des nuages bien foncés: Nem! il va tomber des cuuurés!
    Ah et aussi par grosse averse: ça tombe comme à Gravelotte.
    Et puis le bel optimisme Lorrain en un matin ensoleillé: Y fait trop beau dél'matin!
    La même Clémentine qui entendait "l'oiseau de pluie", cette pluie qu'elle nous annonçait pour avoir "entendu le train".
    On pourrait déduire de ce dernier pronostic que les nuages porteurs de pluie se déplaçaient dans le même sens que le vent venant de la gare vers la rue Lavigerie où nous habitions...
    Finalement, notre Clémentine valait bien Laurent Cabrol...
    :o)))

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  4. Sacrée Clémentine !!!! Tu as des souvenirs colorés, Alma, c'est chouette !

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  5. Mon G, mes pouvoirs ne sont pas assez grands pour faire arroser (ou pour assécher) à si longue distance !

    Bien vu, manouche, ça lui fait déjà deux voix !

    Merci, Alma, pour ce cours de Lorrain qui me rappelle bien mes aïeuls ;)
    Rue Lavigerie... me semble bien connaître, c'est vers la place de la Commanderie et l'IUT Charlemagne (j'y ai enseigné deux ans), n'est-ce pas ?

    Véro : une clémentine lorraine, c'est assez rare pour être souligné ;)

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  6. @ Alma;
    Mon grand père disait: il pleut comme vache qui pisse. Ma grand mère faisant l'élégante : il pleut comme vache qui pleure!

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  7. Il y a une nuance importante : les vaches qui pleurent, c'est pour les toutes petites pluies...

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