jeudi 12 janvier 2012

L'écologisme de la joie : idée reçue numéro 13

Après avoir présenté l'Idée Reçue Numéro 1 : "Il faut préserver l'environnement pour les générations futures", puis l'Idée Reçue Numéro 2 : "Il faut sauver la planète", après l'ineffable idée reçue numéro 44 :"Il faut vivre avec son temps !" voici la gentille et toxique Idée Reçue Numéro 13 : "Les plantes, en vrai, c'est sale et dangereux !"

Vous qui vivez en ville le savez bien, les plantes c'est sale. Les plantes ça vit dans la terre, ça mange par terre et ça ramasse n'importe quoi. Il faut craindre les plantes, car en plus des tares précitées, elles ne se gênent pas pour être majoritairement toxiques !
Mais en vrai ? En vrai, quoi de plus sale qu'une terre morte que nul ver ni bactérie ne remue ? Quoi de plus toxique qu'un sol inerte arasé par les vents ? Hein ?
Et voilà qu'un jour, un projet de loi visant à interdire l'utilisation directe des plantes comme médicaments est en préparation. Dit comme cela, on peut imaginer que c'est une façon d'éviter le charlatanisme, sauf que... sauf que, non convaincu, nous creusons un peu et nous demandons :
"Est-ce que cela signifie que le simple citoyen n'aura théoriquement plus le droit de ramasser des herbes devant chez lui pour se faire des tisanes ou des remèdes maison ?"
Réponse catégorique mais bafouillante d'un scientifique agréé par Monsan... par le ministère idoine :
"Bien entendu, on ne peut pas laisser faire n'importe quoi aux gens. Il faut un minimum de contrôle. Ramasser n'importe quelle plante est dangereux."
En entendant cela, je m'indigne, je bouillonne...
Les grainetiers industriels ont ouvert la brèche dans laquelle tous les industriels veulent s'engouffrer.
"Ramasser des plantes" est assimilé à "faire n'importe quoi".
"Un minimum de contrôle" signifie que le droit encadrerait chacun de nos gestes ne conduisant pas à l'achat de produits modifiés par une industrie agréée et le scientifique de (sa) bonne foi considère qu'un particulier "ramasse n'importe quelle plante" et non pas celles qu'il sait ou suppose bénéfiques.
Entendre cela me scandalise et me renvoie également à un autre scandale législatif : celui qui interdisait aux simples citoyens de transmettre la recette du purin d'ortie.
Heureusement pas complaisants nous posons la question qui nous agite :
"Mais l'industrie pharmaceutique ne nous a pas toujours donné que des produits inoffensifs et sûrs. Pourquoi seraient-ils plus fiables que les plantes que nous ramassons ?"
Car combien de médicaments ont été retirés de la vente pour leurs effets secondaires désastreux ? Comment pourrait-on croire que les laboratoires sont moins intéressés par l'argent que par notre bien-être ? Qui nous fera avaler des médicaments dont nous ne connaissons pas les effets néfastes à long terme ?
Alors je vous le dis, amis de la terre et des terriens, la rébellion silencieuse et douce nous appartient. Ramassons des plantes, faisons du purin d'ortie, œuvrons dans l'ombre et la lumière pour que notre sous-sol et nos organismes restent ou redeviennent sains...
Un sol propre est un sol vivant ! Une plante terreuse est une plante qui a vécu !
Gardarem lou purin !
"La folie des trisantesmes" est mon roman le plus engagé à ce jour. Cette problématique de la Nature versus l'anti-Nature y est "clairement" exposée. Il y a encore du travail avant d'espérer le soumettre aux éditeurs.

5 commentaires:

  1. Tant qu'on laissera les gens se promener où ils veulent, on court le risque qu'ils cueillent n'importe quoi.
    Une seule solution : la cage!

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  2. ... et pour qu'ils la ferment avec un sparadrap sur la bouche!

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  3. C'est une bonne idée, Emmanuel !
    De toute façon, personne n'a plus envie de se promener en pleine nature : trop de coups de feu...

    C'est une idée, manouche, cela éviterait d'ingérer les plantes ramassées par erreur !

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  4. c'est pas joli joli de se désolidariser comme ca...:)

    ps: pas entendu parler de ce projet de loi...ca passera jamais à mon (humble) avis.

    bonne journée!

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  5. Hello SlPM !
    Il me semble qu'une version "édulcorée" de cette loi est passée dans le silence total. Les agriculteurs et les herboristes professionnels sont ainsi contraints par des normes draconiennes qui vont très loin.
    Pour nous autres, je ne vois pas qui viendra dans nos jardins vérifier que nous ne faisons pas sécher des plantes pour nos tisanes...
    Bonne journée zaussi !

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