samedi 30 juillet 2011

activités inavouables

Lorsque je me rends à Nancy pour rejoindre l'équipe lexicographique à laquelle j'appartiens, il m'arrive de me livrer à une activité solitaire que ma gentille moitié n'approuve pas.
Disons plutôt qu'elle refuse de s'y adonner avec moi...
Là où je loge, j'ai à ma disposition un poste de télévision grand écran et un nombre de chaînes frisant le ridicule, par son côté trop élevé s'entend.

Et ma lubie innocente et inavouable, c'est regarder des NANARS ! Ces films si mauvais qu'ils en deviennent irrésistibles ! Un site internet très complet se charge de les recenser à l'intention d'obscurs amateurs dans mon genre. Mais c'est un jeu dangereux ! Le nanar appelle le nanar, et il peut arriver que l'abus de très mauvais films conduise à vouloir toujours pire !!
Il est fort possible que certains d'entre vous n'en aient jamais vu un seul de toute leur vie. Connaissez-vous "Turkish stars wars", "l'homme puma", "la revanche de l'alligator" ou "king kong lady" ? Pour une initiation accélérée (mais dangereuse), commencez par cette page des enfers et suivez les liens jusqu'à ce que tous vos neurones soient la proie d'une irrépressible envie de nanars !

Ainsi ai-je eu la chance jeudi soir de voir sur une des nombreuses chaînes à nanars du câble le chouette film American Ninja 4 (tous en choeur : "oh non ! J'ai raté ça !?") dont le scénario est à lui tout seul une sorte d'expérience ésotérique. J'ai essayé de le comprendre avant d'aller lire la chronique et voici ce qu'il en est ressorti :

Ce n'est pas le même titre,
mais c'est bien le même film...
Habitude de nanar.

Dans un territoire semi-désertique du sud de l'Afrique, un cheikh islamiste et un ancien nazi supervisent l'entraînement de ninjas rouges et jaunes dans le but de (peut-être ?) détruire le monde libre (i.e. les States). Les ninjas sont totalement dévoués à leur maître et passent leur temps à s'entraîner et à se faire tuer.
Devant la menace que représente ce groupuscule obscur mais coloré, les States envoient un agent, qui se fait capturer et torturer.
Pour le libérer, les States envoient deux autres agents... qui se font capturer et torturer en compagnie d'une américaine qui se promenait par hasard et qu'il a bien fallu sauver des griffes des méchants avant de la faire retomber dedans (je vais vite, il y a des tas de détails qui m'ont échappé).
Les ninjas ont des aptitudes au combat très étranges : d'abord, ils se déplacent très lentement et viennent sagement un par un se faire tuer par les agents sus-mentionnés... avant de se jeter tous ensemble sur leur(s) ennemi(s), lequel se laisse alors assommer en toute simplicité. Nota Bene : dans ce genre de film, il suffit de placer son poing à 40 cms de la tête d'un ninja pour le tuer. Problème : ça se voit à l'écran (et c'est drôle).
Donc, si vous avez bien tout suivi ce que j'ai essayé de comprendre, il y a 3 agents prisonniers + une dame (qui était sans doute une journaliste). Autre problème : le nombre de prisonniers est vers la fin bien supérieur au nombre de personnes que j'ai vus se faire arrêter... mais on n'est pas là pour pinailler.
Les States envoient donc un autre agent... Et je vous vois venir, vous allez me dire : un agent qui va se faire attraper lui aussi ! Mais non ! Car cet agent, c'est THE American Ninja, le fantastique acteur Michael Dudikoff ! Ne me dites pas que vous ne le connaissez pas... C'est pas possible... Il a joué dans les plus mauvais films de ninjas... Michael Dudikoff... fabuleux acteur capable de tout jouer avec une seule expression faciale !
Lui arrive sur place, fait ami-ami avec une communauté de chevelus post-apocalyptiques qui se déplacent en vieilles camionnettes moches, et part délivrer ses vieux copains agents avec ses nouveaux copains chevelus en castagnant du ninja à tout va. Tout est bien qui finit bien, le deuxième agent embrasse la journaliste (à moins que ce ne fût une touriste) et le quatrième agent dit au deuxième, tandis que le troisième sourit : "passe me voir à l'occasion".

Voilà, j'ai fait mon coming out, je peux à présent respirer : tout le monde sait.
N'essayez cependant pas le nanar sans l'avis médical d'un spécialiste...

19 commentaires:

  1. Hé hé, il faut le voir pour le croire et l'entendre glousser !!! ;-))))

    RépondreSupprimer
  2. Oh, ben ça m'étonne pas!
    Les gens biens ont ce genre de faiblesse addictive...
    Pour ma part, le nombre de chaînes parvenant ici étant limité, je le cantonne ux séries nanars... c'est ainsi que depuis les années 70,, je regarde en boucle "La Petite Maison dans la Prairie" en alternance avec "Dr Quinn, Femme Médecin".. .
    Quand ni l'un ni l'autre ne sont programmés Friends ou Desperates Housewifes font l'affaire; et je trouve regrettable que soit totalement disparu des lucarnes un "Flamingo Road" qui sévissait dans le années 80 à côté duquel Dallas était un monument psychologique...
    Et je t'épargne en littérature Michez=l Zévaco et Ponson de Terrail sans oublier l'inimitable Vautour de la Sierra. Si fabuleux que j'en ai fait un scénario.... dont personne n'a voulu... Sniff!

    RépondreSupprimer
  3. Si tu avais été vacciné comme moi dans ton enfance aux" Abbot et Costello" tu aurais été guéri des nanars. Je respecte parfaitement ton addiction et te conseille une bonne dose du "Le sang des templiers" actuellement sur les écrans!

    RépondreSupprimer
  4. J'ose pas m'aventurer dans ce domaine trop vaste, au point que l'on peut s'y perdre!

    Cependant, j'admets que cela peut être amusant. Quoi que j'ai déjà ri à gorge déployée pendant la projection d'un film qui se voulait "dramatique" pour certains!

    Ça peut donc s'avérer dangereux, a moins de pratiquer cette activité en... solitaire!

    Accent Grave

    RépondreSupprimer
  5. Patrick, cela prouve que vous m'estimiez (voire me sur-estimiez) et j'apprécie cela... malgré la chute ;))

    Bé voui, Martine, mais tu dois me comprendre, toi qui avoue te pâmer devant tes "films de fille" aussi souvent que possible :)

    Ah bin oui, je glousse... mais quand je ris trop, je regarde en plusieurs fois ;)

    Pomme, La petite maison dans la prairie comme étendard de la série nanarde... Audacieux mais assez vrai. Je n'ose pas la regarder trop souvent, justement pour éviter l'addiction...

    Merci pour le tuyau, manouche. Ceci dit, il a une note trop élevée sur imdb pour espérer le niveau nanar.

    C'est vrai, accent grave, qu'il peut m'arriver de me moquer de films qu'on aura encensé par ailleurs. Ainsi suis-je assez perplexe et rigolard devant Nikita de Luc Besson, Dune de David Lynch ou 2001 de Stanley Kubrick.
    Mais rien n'égalera jamais un vrai nanar de compétition où il n'y a même pas les moyens de filmer avec du bon matériel (quoique pour Dune, je me suis posé la question...)

    RépondreSupprimer
  6. Seul l'humour a dicté mon commentaire... ni au- dessus, ni en dessous. Prenez donc un Simenon! vous croyez?
    Bonne semaine
    Patrick.

    RépondreSupprimer
  7. Je précise, Simenon étant à l'époque ( années 50, télé en attente) en littérature, l'égal des séries évoquées. A plus tard, les aventures de Montalbano débutent...
    Bonne soirée.

    RépondreSupprimer
  8. Je m'en doutais bien, Patrick ;))
    Simenon était bien graphomane, n'est-ce pas ?
    Bonne semaine, avec ou sans nanars,
    séb

    RépondreSupprimer
  9. je te cherche çà, dans mes tablettes, je l'ai noté dans un de mes cahiers

    merci de ton billet

    RépondreSupprimer
  10. Oui, graphomane, nous pouvons le dire, d'ailleurs comme Frédéric dard... Une fois que la machine est lancée... Avec tes quatorze romans en 1 an ou guère plus, tu fais parti du club!

    RépondreSupprimer
  11. Merci, Françoise :)
    Je signale que mes parents, dont la profession fut professeurs en sciences, font pour la famille du miel de sapin et toutes fleurs avec leurs deux ruches dans les Vosges ! Il y en a trop peu pour le reste du monde mais qu'est-ce qu'il est bon ;)

    Bin vrai, Patrick ! J'ai plus que ralenti depuis quelques mois. Je suis complètement à l'arrêt... la faute à un métier très prenant, mais passionnant et bien en phase avec l'écriture :)

    RépondreSupprimer
  12. Diantre, je vais être le seul à ne pas être étonné, à applaudir, et à ajouter que je fais la même chose... :) Vive le Nanard !
    Le cerveau, c'est comme un vieux diesel, de temps en temps faut baisser le rapport pour décrasser le moteur.
    GBises

    PS : t'es libre ce soir pour un nanard ? ;)

    RépondreSupprimer
  13. C'est un de mes rêves (réalisables) : regarder des nanars avec toi :))
    Viens, j'ai les guerriers du bronx 1 et 2. Viens, j'ai Starcrash, le choc des étoiles. Viens, j'ai air strike !
    Mais keske t'attends ? :))

    RépondreSupprimer
  14. Aaaargh, naaaan, pas ça, je vais déjà commencer à pleurer !!! :))
    GBises

    RépondreSupprimer
  15. Mais tu fais quoi ? T'es encore chez toi ? Y a un Brest-Avallon qui décolle à 14h00 !!

    RépondreSupprimer
  16. Tout ça me rassure !
    Mais je peux être capable de pire.

    Avez-vous déjà consommé du Max Pecas en boucle?
    Moi si, en compagnie d'un ami d'enfance, durant de longues heures hivernales où nous étions censés être à la fac...

    Quelques titres ?

    Bon, vous l'aurez voulu.

    Marche pas sur mes lacets
    Embraye bidasse, ça fume
    Deux enfoirés à Saint Tropez
    On n'est pas sorti de l'auberge

    Du lourd...Mais on adorait !

    Salutations cinéphiles.

    RépondreSupprimer
  17. Bonjour cher cinéphile pécassien :)
    J'ai vu tous ces films, bien entendu, et j'ai un faible moi aussi pour la comédie-pouet pouet à la française, le sommet du genre étant peut-être "Mon curé chez les thaïlandaises"...
    sans parler du génialement infâme "Par où t'es rentré on t'a pas vu sortir ?" qui a précipité Jerry Lewis dans le néant !

    RépondreSupprimer

Il est interdit de sortir de cette page sans commenter, sauf si vous décidez le contraire...